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dimanche, 11 août 2013

Très haut petit lac

  

 

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Au Col de la Croix de Fer, en Savoie, le lac du Laitelet, photographie : juillet 2013.

 

 

 

Les livres et la montagne

 

 

Je connaissais Konrad von Gesner (1516-1565) pour sa Bibliotheca Universalis datant des années 1545-1555 et qui se proposait de dresser le catalogue exhaustif des quelque mille huit cent anciens auteurs grecs, latins et hébreux jamais publiés et de leurs œuvres connues, fournissant une notice pour chaque auteur et un résumé pour chacun de leurs ouvrages. Il faisait là œuvre plus rigoureuse que tous les encyclopédistes anciens, même si Jean Trithème (1462-1516) avait déjà tenté d'établir des listes raisonnées de livres imprimés, dans son abbaye Saint-Jacques de Würzburg, en Bavière. Mais la bibliographie, au sens "scientifique", date bien des travaux de Gesner.

 

J'ignorais que Gesner pouvait être également considéré comme l'inventeur de qu'on nomma ensuite l'alpinisme. Certes, Pétrarque, en 1336, avait bien escaladé le mont Ventoux, au haut duquel il lut des extraits des Confessions de saint Augustin qui mettaient en garde les promeneurs de haute montagne contre les trop grandes séductions naturelles, détournant l'homme de la contemplation intérieure... Et Léonard de Vinci, en 1511, était monté au haut du mont Bo, dans le Piémont, et en avait rapporté toute sorte de considérations esthétiques et d'observations naturalistes. Mais Konrad von Gesner est, selon toute vraisemblance, le premier à composer une sorte d'hymne à la gloire de la montagne, de son ascension et de la beauté renouvelée du regard que celle-ci permettait :

 

« Si vous désirez étendre votre champ de vision, jetez un regard circulaire et fixez loin et largement toutes choses. Il ne manque pas de points d'observation ou de rochers sur lesquels vous puissiez déjà vous sentir vivre la tête dans les nuages. Si, par contre, vous préférez resserrer votre vision, vous verrez des prairies et des forêts verdoyantes, et y entrerez de même ; si vous la contractez plus encore, vous observerez des vallées sombres, des rochers ombragés et des sombres cavernes... En vérité, nulle part ailleurs qu'en montagne on ne trouve une aussi grande variété de paysages à l'intérieur d'un espace aussi restreint ; dans lequel (...) on peut, en un seul jour, voir et connaître les quatre saisons de l'été, l'automne, le printemps et l'hiver. En outre, depuis les crêtes les plus hautes, c'est la voûte du ciel tout entière qui s'offrira à vos yeux et vous apercevrez facilement et sans obstacle le lever et le coucher des constellations ; et vous observerez que le Soleil se couche beaucoup plus tard, et de même se lève plus tôt. » (Cité par Daniel Boorstin, Les Découvreurs, coll. Bouquins, 1983.)

 

 

 

samedi, 10 août 2013

Perte dans la fontaine

 

 

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Fontaine de Venosc, en Isère, photographie : juillet 2013.

 

 

Deux songes faits à Thèbes


 

Dans le Livre IX de sa Description de la Grèce, Pausanias raconte que Pindare, qui était alors dans son vieil âge, fit un rêve où Perséphone lui apparut : la reine des morts lui reprochait d'être la seule divinité en l'honneur de laquelle il n'avait pas composé d'hymne, et  elle lui annonça qu'il en ferait un lorsqu'il serait auprès d'elle. Peu après, le poète mourut. Il apparut bientôt dans le songe d'une vieille femme qui était sa parente, et il lui chanta l'hymne à Perséphone. La vieille femme, aussitôt qu'elle fut éveillée, transcrivit ce qu'elle venait d'entendre ; mais le manuscrit s'est sans doute perdu... On sait seulement que le poète donna à Hadès le surnom de Chrysénios, qui signifie "aux rênes d'or", et qui évoque l'enlèvement de Perséphone.

 

Que le poème "posthume" de Pindare soit consacré à la déesse des ombres, que sa teneur exacte ne nous soit pas connue, c'est peut-être là une leçon de poésie : le dernier poème sera voué à l'Ombre ; mais tous ses prédécesseurs devront s'efforcer dans la lumière, dont le dernier conservera quelque parcelle d'or.

 

 

12:18 Écrit par Frédéric Tison dans Sur le poème | Tags : frédéric tison, pausanias, pindare, perséphone, poème | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

dimanche, 22 septembre 2024

Ravel à Peufeilhoux (2)

 

 

 

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Maurice Ravel jouant du piano au château de Peufeilhoux, photographie (1930 ?)
dans la salle à manger,
au
château de Peufeilhoux, à Vallon-en-Sully, dans l'Allier,

photographie : août 2014.

 

 

 

 

 Maurice Ravel, Valses nobles et sentimentales (1911),
par Ravel lui-même au piano (1913).